50

 

Quinze jours après avoir quitté Mennof-Rê, la flotte de guerre royale atteignait Yêb, à l’extrême sud des Deux-Terres. Installée sur son île de granit sombre, la ville avait depuis toujours joué un rôle stratégique exceptionnel. Située face à la Première cataracte, la capitale du premier nome de Haute-Égypte constituait un verrou militaire essentiel destiné à repousser les attaques éventuelles venant de Nubie. Quatre fortins édifiés sur les rives garantissaient la protection de la cité. Cité de Khnoum, le dieu potier à tête de bélier, le maître des eaux du Nil qui moulait les êtres vivants sur son tour, elle accueillait les caravanes remontant de la vallée supérieure du Nil, qui apportaient l’ivoire et l’or, l’ébène, les fourrures de jaguar et les esclaves.

Djoser se félicita d’avoir tenu compte des craintes d’Hakourna, qui redoutait une attaque d’Akh-Mehr le Dévoreur en direction de Kemit. Les éclaireurs envoyés en reconnaissance revinrent en hâte signaler au roi que la ville était assiégée par une armée d’au moins six à huit mille hommes. L’un des bastions était en flammes, et les autres ne pourraient résister encore longtemps.

— Par Horus, nous arrivons à temps ! s’exclama le roi.

Il donna aussitôt l’ordre d’accélérer l’allure.

 

Un peu plus tard, une partie des navires débarquait leurs guerriers sur l’île, prenant les assiégeants à revers. D’autres se portèrent au secours des fortins. De violents combats éclatèrent un peu partout. Quelques incendies s’étaient déclarés dans la cité elle-même. Djoser redouta le pire. Brandissant son glaive, il se lança dans la bataille à la tête de ses guerriers en songeant que Semourê aurait été furieux de le voir s’exposer ainsi. À ses côtés, Piânthy avait ordonné à ses guerriers d’élite de le soutenir et de le protéger. Mais ce n’était pas une tâche facile, en raison de la fougue et du courage du jeune roi.

La ville tenait bon. Apparemment, l’attaque n’avait pas débuté depuis plus de deux jours. En raison de sa position stratégique, Yêb possédait une garnison importante, d’un millier d’hommes, auxquels s’étaient joints les Nubiens fidèles à Hakourna, ce qui faisait près de deux mille guerriers, sans compter les habitants, habitués à prendre les armes pour défendre leur cité frontalière. Les assaillants s’étaient heurtés à forte partie. Mais le nombre parlait en leur faveur. Sans l’arrivée de Djoser, Yêb n’aurait pu résister longtemps.

Visiblement, Akh-Mehr ne s’attendait pas à l’apparition d’une armée aussi puissante peu de temps après avoir franchi la Première cataracte. Ses guerriers survoltés se portèrent au-devant des nouveaux venus avec des cris de rage. Mais le chef rebelle avait vu le danger. Jamais il ne parviendrait à vaincre face à un ennemi déterminé, bien entraîné et supérieur en nombre. Malheureusement, il avait commis l’imprudence de poser le pied sur l’île. Il lui fallait fuir à bord de ses bateaux, des pirogues taillées pour la course, mais incapables de livrer combat à des felouques de guerre égyptiennes. Lorsqu’il hurla à ses hommes de se retirer, ceux-ci, ivres de sang et de combat, ne l’écoutèrent pas. Il dut en frapper quelques-uns pour parvenir à se faire entendre. Peu à peu, les rebelles commencèrent à décrocher et à se replier vers les pirogues.

Akh-Mehr pris au piège, Djoser ordonna à Setmose d’opérer un mouvement d’encerclement avec les derniers navires afin de couper la route aux Nyam-Nyams. Les Nubiens comprirent qu’ils couraient au devant d’une défaite inéluctable. Leur frénésie se transforma très vite en inquiétude. Un reflux chaotique s’opéra en direction des embarcations échouées sur la roche noire. Djoser donna ses ordres à ses capitaines, formés à l’école de Meroura. À l’inverse des Nyam-Nyams, les mouvements des Égyptiens résultaient de la plus grande discipline. Au lieu de poursuivre l’ennemi, les soldats se déployèrent autour de la cité abandonnée par l’assaillant. Les archers bandèrent leurs arcs, puis, avec un ensemble parfait, décochèrent leurs traits. Une pluie de flèches s’abattit sur les Nubiens au moment où ils embarquaient. Nombre d’entre eux s’écroulèrent, transpercés. Une deuxième vague de flèches suivit la première, interdisant même à l’envahisseur de riposter.

Lorsqu’il fut certain d’avoir provoqué un sentiment de panique chez l’ennemi, Djoser ordonna aux guerriers de charger. L’instant d’après, un flot d’Égyptiens se rua sur les Nubiens hébétés et blessés. Un grand nombre étaient parvenus à pousser leurs pirogues dans le fleuve. Mais un millier d’autres demeuraient sur place, embarrassés par les cadavres et gênés par les tourbillons dus au courant violent.

Le choc fut terrible. Impatients d’en découdre, les Égyptiens frappèrent à coups redoublés. Certains avaient participé à la première campagne de Nubie, quatre ans plus tôt, et gardaient en mémoire les atrocités commises par les Nyam-Nyams sur leurs camarades. Des combats d’une extrême violence éclatèrent. On se battait à coups de lance, de poignard de silex, de casse-tête de dolérite, de hache de cuivre ou de pierre, parfois à coups de poing ou de dents, lorsque les armes étaient brisées. Le sol rocailleux se couvrit de larges flaques écarlates, de restes humains.

Une bonne partie des pirogues avaient réussi à quitter la rive. Elles se dirigèrent vers la rive occidentale, plus proche. Une vingtaine de felouques de guerre commandées par Setmose les prirent en chasse. Entre les rameurs égyptiens et les pagayeurs nubiens s’engagea une course poursuite rendue particulièrement ardue par le courant violent issu de la cataracte proche. La légèreté des pirogues parlait en faveur des Nubiens. Seule une poignée d’entre elles furent rattrapées par les lourds vaisseaux de guerre. Les combattants demeurés à bord profitèrent de leur position en surplomb pour harponner impitoyablement les fuyards. Mais les autres filaient rapidement en direction de l’étranglement du fleuve, où ils savaient que les lourds bateaux ne pourraient les suivre facilement.

Depuis la rive, Djoser suivait l’évolution de la bataille fluviale. Il laissa échapper un cri de victoire lorsqu’il comprit la manœuvre engagée par Setmose. Celui-ci, disposant encore d’une dizaine de navires, leur avait ordonné de contourner l’île de Yêb par l’orient. Les dix felouques se déployèrent devant la cataracte, interdisant toute retraite. Akh-Mehr se rendit compte qu’il allait être pris en tenaille et obliqua vers la rive occidentale.

Parvenus sur les berges, les rescapés abandonnèrent leurs pirogues et s’enfuirent vers le sud, en direction du relief sombre séparant la Haute-Égypte de la Nubie. La déroute des Nyam-Nyams était complète. Les assaillants des deux fortins, peu désireux de tomber entre les mains des Égyptiens, rompirent le combat et détalèrent à leur tour. Lorsque Setmose fit débarquer ses troupes, l’ennemi était déjà loin. Un ordre de Djoser, transmis d’une rive à l’autre par signes, lui commanda de se porter au secours des assiégés des bastions. L’un d’eux flambait. Avec écœurement, le jeune commandant découvrit ce qui restait des défenseurs. Aux déchirures sanguinolentes des membres, il comprit que certains d’entre eux avaient été mordus par l’ennemi, et leur chair arrachée par lambeaux. Plus loin, il découvrit, sous les braises d’un feu de camp, plusieurs ossements humains dont une dizaine de crânes. La légende selon laquelle les Nyam-Nyams dévoraient leurs ennemis était bien fondée.

Sur l’île de Yêb, les Nubiens qui n’avaient pu fuir ne résistèrent pas longtemps à la fougue des Égyptiens, auxquels étaient venus se joindre les défenseurs de la cité. Sur les mille guerriers abandonnés par leur roi, une centaine seulement survécut. Lorsque les combats cessèrent, le Nil avait pris une teinte rougeâtre, que les tourbillons emportaient peu à peu. La roche noire était couverte de sang.

 

Au soir de cette première victoire, Djoser retrouva le vieux Khem-Hoptah, nomarque de la cité, qui avait organisé à la hâte une réception pour celui qu’il avait considéré comme son suzerain avant même qu’il montât sur le trône d’Horus.

Le roi était écœuré par la sauvagerie des combats. Il avait pourtant l’habitude de la guerre. Mais jamais il ne pourrait s’habituer à la façon de combattre des Nyam-Nyams, qui avaient coutume de se faire tailler les dents en pointe pour effrayer leurs ennemis. Chacun des guerriers piégé sur l’île avait combattu tant qu’il lui restait un souffle de vie. Djoser gardait l’image de l’un d’eux, qui, désarmé, avait bondi sur un jeune soldat et l’avait égorgé en refermant ses mâchoires sur son cou. Il avait fallu lui trancher la tête pour pouvoir lui faire lâcher prise. Malgré la victoire, le cœur de Djoser était empli d’amertume.

— Je suis épuisé, mon ami, dit-il à Khem-Hoptah. Cette guerre est encore plus stupide que les autres. J’avais pourtant offert aux Nubiens les mêmes avantages qu’aux Égyptiens, je les ai accueillis comme des enfants, sans faire de différence entre eux et ceux des Deux-Terres. Ces massacres auraient pu être évités sans la folie sanguinaire d’une poignée d’individus assoiffés de pouvoir et de gloire. Mais que savent-ils du pouvoir, ces orgueilleux imbéciles ? Seule compte pour eux la satisfaction de leurs petites ambitions personnelles, de leurs rancunes mesquines.

— Ainsi est l’homme, ô Lumière de l’Égypte. Et je crains que tu n’y puisses rien changer. Il te faut l’accepter.

Les deux hommes se regardèrent avec affection. De nombreux souvenirs les unissaient, ayant trait à la première guerre de Nubie. Quatre années auparavant, Djoser avait vaincu Hakourna, qui aujourd’hui combattait à ses côtés.

— La vie est étrange, Taureau puissant. Ton ennemi d’hier t’aide à combattre ses frères.

— Pardonne-moi, Seigneur, intervint Hakourna. Je n’ai jamais considéré Akh-Mehr comme mon frère. Il ne m’a pas pardonné d’avoir été élu roi, et encore moins de m’être allié avec l’Horus Djoser. Entre lui et moi, c’est un combat à mort. N’étant pas cannibale, je ne promettrai pas à mes guerriers de leur livrer son corps à dévorer. Mais je le jetterais volontiers aux crocodiles.

— Tu en auras peut-être bientôt l’occasion, reprit le roi. Nous devons profiter de la débandade d’aujourd’hui pour pousser notre avantage. Dès demain, nous allons franchir la cataracte.

— Il faudra te montrer prudent, dit Khem-Hoptah. Les eaux de la crue facilitent la navigation, mais le courant est violent, et il a tôt fait d’envoyer les navires sur les rochers affleurants. Il te faudra des pilotes qui connaissent bien le passage. Je te les fournirai. Malheureusement, ils sont bien peu nombreux.

 

Le lendemain, après une nuit de repos trop courte, l’armée égyptienne se prépara à investir la Nubie. Au-delà de Yêb, le Nil traversait, sur une distance de cinq miles environ, un resserrement encombré d’écueils. Le courant se faisait plus violent, et il n’était pas question de naviguer normalement. Tandis qu’une partie de l’armée était envoyée à l’avant afin de protéger le passage des navires en cas de contre-attaque des Nubiens, nombre de soldats saisirent des cordages que l’on avait fixés aux bateaux pour les haler le long de la rive. À bord, des pilotes et quelques rameurs dirigeaient la manœuvre. La crue offrait un meilleur tirant d’eau, mais le courant rendait la progression difficile.

 

Djoser avait décidé de n’utiliser que soixante de ses cent navires. Il ignorait combien de temps allait durer la campagne, et, dès que la crue serait terminée, il serait difficile de franchir la cataracte dans l’autre sens. Aussi valait-il mieux garder des vaisseaux en réserve à Yêb pour le retour. Les soldats devraient seulement se serrer un peu.

Il fallut près de trois jours pour permettre aux navires de franchir l’étranglement. Hakourna, remis de ses blessures, avait repris le commandement de sa propre armée, dont les guerriers étaient bien décidés à venger leurs camarades. Avec ce renfort, l’armée égyptienne comptait désormais douze mille hommes.

— C’est bien plus qu’il n’en faut pour écraser cette racaille, gronda Hakourna, impatient de se trouver face à son ennemi personnel.

— Je doute que cela soit aussi facile que tu le dis, mon ami, rétorqua Djoser. Ces Nyam-Nyams sont de redoutables combattants. Ils ne craignent pas la mort, et ils aiment la donner. Nous autres Égyptiens préférons la paix. Seule notre supériorité numérique peut nous permettre de vaincre, et je déteste l’idée de perdre nombre de mes compagnons. Beaucoup d’entre eux sont des paysans, des artisans qui ont femme et enfants dans la vallée. Je pleure déjà ceux qui ne reverront jamais leur famille.

— C’est pour cela que tu es un grand roi, répondit Hakourna. Tu connais la valeur de la vie, quand bien même elle n’est que celle d’un homme de modeste condition. Pour cette raison, tu vaincras.

— Que les dieux t’entendent !

 

Si l’avantage des Nyam-Nyams reposait sur la férocité, Djoser avait appris la stratégie avec l’un des plus grands généraux : Meroura, à qui Khâsekhemoui avait dû sa victoire sur les troupes de Peribsen.

Grâce aux navires, l’année se porta en une journée à la hauteur de Talmis, première cité importante de Nubie. Mais Talmis n’existait plus. À sa place s’étendait un champ de ruines noircies, dont certains brasiers fumaient encore. Par endroits se dressaient de sinistres potences où pendaient des corps mutilés, auxquels on avait arraché la chair par lambeaux.

Comme à Yêb, les malheureux avaient été en partie dévorés.

— Lors de ma fuite vers l’Égypte, j’ai emmené les habitants avec moi, expliqua Hakourna. Mais certains n’ont pas voulu abandonner leur demeure. Ils pensaient qu’Akh-Mehr étant nubien lui aussi, il les épargnerait s’ils ne prenaient pas les armes contre lui.

— Ils ont payé très cher leur erreur, dit Djoser.

Prudemment, il s’avança dans les ruelles dévastées, à la recherche d’hypothétiques survivants. Mais les Nyam-Nyams n’avaient rien laissé derrière eux. Les silos à grains avaient été incendiés, de même que les temples et les demeures. Le bétail avait été emporté.

— Cet Akh-Mehr est un monstre, rugit Piânthy.

— Il règne sur les siens par la terreur, précisa Hakourna. Il a massacré ses frères et ses cousins pour devenir le roi de sa tribu. On le hait, mais on le craint, parce que certains disent qu’il possède des pouvoirs magiques.

Djoser ne répondit pas. Certains événements passés lui revinrent tout à coup en mémoire. La manucure qui avait tenté de tuer Thanys à l’aide d’une poupée maléfique était nubienne. De même, Inmakh avait aperçu un Nubien remettre la fiole de poison à l’homme au visage brûlé. Peut-être ne s’agissait-il que de coïncidences, mais il ne pouvait écarter l’idée que l’alliance entre les Sethiens et les princes de Koush n’était pas récente. Ceux-ci s’étaient soulevés seulement quelques mois après l’effondrement de la secte, le temps pour celui qui se cachait derrière le spectre de Peribsen de réorganiser ses troupes et de préparer une autre stratégie. Mais laquelle, et quel était son but ?

Le lendemain, la flotte atteignit Tutzis en fin de journée. Un spectacle effrayant les attendait. Depuis le port, une allée menait vers la porte principale de la cité. De magnifiques acacias, plantés par un ancien roi, bordaient cette allée. Dans la lumière du soleil déclinant, Djoser et ses compagnons débarquèrent, suivis par leurs capitaines.

— Apparemment, la ville a été épargnée, déclara Piânthy.

— Peut-être n’ont-ils pas eu le temps de l’incendier, fit remarquer Setmose.

— Mais qu’est-ce qui bouge, là-bas ? dit un capitaine en désignant l’allée.

Ils s’y engagèrent prudemment. Aussitôt, une infecte odeur de sang séché les prit à la gorge. Il y eut comme un aboiement, puis, dans les lueurs mauves du crépuscule, ils distinguèrent une horde de hyènes qui se disputaient des charognes qu’ils ne purent identifier d’emblée. Quelques hurlements suffirent à les mettre en fuite. Alors, dans la lumière violette de la nuit naissante se dessinèrent des formes effroyables, dans lesquelles ils finirent par reconnaître des silhouettes humaines.

— Par les dieux ! Qu’ont-ils fait ? murmura Djoser.

Malgré l’endurcissement des combats, jamais il n’avait vu un spectacle aussi épouvantable, dépassant même en horreur les massacres de la secte. D’un bout à l’autre de l’allée, une centaine de malheureux avaient été pendus par les pieds. Puis on les avait éventrés à coups de hache avant de répandre leurs intestins sur le sol. Sans doute n’avaient-ils pas dû mourir immédiatement.

Derrière le roi, plusieurs capitaines se détournèrent pour vomir. Djoser lui-même dut serrer les dents pour ne pas céder à la nausée qui lui tordait l’estomac.

— Ils veulent nous impressionner ! gronda Hakourna ivre de rage.

Surmontant son dégoût, il remonta vers la ville, aussitôt suivi par Djoser et Piânthy. Au passage, le roi de Nubie reconnut quelques-uns de ses compagnons qui n’avaient pas eu la chance de fuir. Son teint avait viré au gris sous l’effet de la colère.

— Il n’y aura pas de châtiment assez fort pour cette hyène puante, cracha-t-il en arrivant devant la porte de la cité.

Les capitaines ordonnèrent à leurs soldats d’effectuer un mouvement d’encerclement, afin de prévenir toute attaque contre le roi. Mais la ville était déserte, les réserves et les demeures pillées, comme à Talmis.

— Ils fuient comme des lâches ! s’exclama Piânthy. Ils refusent de livrer combat.

Djoser demeura un long moment silencieux, puis déclara :

— Non, ils ne fuient pas ! Akh-Mehr cherche à gagner du temps. Il nous entraîne sur son territoire, dans les marais du Sud. C’est là qu’il veut nous combattre. Il tente de nous attirer dans un piège, mais nous ne lui laisserons pas le temps d’agir. Il possède peu d’avance sur nous. Avec les navires, nous pouvons le rattraper avant qu’il ne se réfugie sur son domaine.

— Les navires ne pourront pas franchir la Deuxième cataracte, fit remarquer Hakourna. Nous devons y parvenir avant lui.

— Alors, nous rembarquerons demain à l’aube.

La première pyramide II
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